A Soto: Grec, Allemand, Bulgare, Slovaque...

Je suis revenu samedi dans le Delta, après une semaine passée à Soto en Camero, un joli petit village de moyenne montagne, situé à 30 minutes de Logrono. Nous étions 27 volontaires et 3 animatrices, c’est à dire presque autant de personnes que d’habitants et nous avons logé dans un ancien hopital du 18 ème siècle converti en auberge de jeunesse. Durant cette semaine, il y a eu des des moments très ennuyeux comme les ateliers portant sur certains aspects du volontariat que certains d’entre nous avions deja eu avant de partir. C’est vrai aussi qu’il n’est pas facile de gérer un groupe très hétérogène. Et puis, hormis cela, il n’est pas toujours évident de vivre reclus, tous ensemble, du soir au matin, sans connexion avec l’extérieur. Vous allez me dire une semaine sans oiseaux ? presque ! si ce n’est les vautours fauves que j’ai pu voir tournoyer dans le ciel.


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Une journée nous sommes allés visiter les monastères de Yuso et Suso, inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité, et ou l’on peut trouver les premiers écrits en Castillan et en Basque. Mais ce fut beaucoup de trajet en bus pour un temps de visite assez court (même s’il est vrai que de l’extérieur ils sont magnifiques). D’autant que la matin, nous avons du attendre à l'IRJ, le maire de Logrono qui voulait profiter de notre présence pour faire son discours sur La Rioja et l’Europe, devant quelques photographes et la télévision locale.


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Mais il y a aussi les moments uniques, que je n’oublierais pas. Les jeux pour apprendre a se connaître, le cours de cuisine espagnole, le cours de flameco et de paso doble. Moi qui n’étais pas très enthousiaste pour apprendre a danser avant, je n’aurais jamais cru m’amuser autant. Les échanges interculturels ou chacun devait présenter son pays : Gonzalo à travers le fago, Paola nous contant un imaginaire voyage de Dante à travers toute l’Italie, Ottie nous apprenant une danse hongroise ou Markus donnant un cours de valse… Les soirées ensemble dans l’unique bar du village, avec 17 nationalités différentes autour de la table… Parler anglais, espagnol, français, passer de l’un à l’autre, tout mélanger, trinquer ensemble, chanter, apprendre quelques mots de grec, voir la tchek et la slovaque côte à côté et penser qu’il y a peu elles étaient du même pays. Je suis content car je crois avoir discuté avec tout le monde durant cette semaine et noué des contacts qui me permettront peut être de me faire des amis et de me rendre à Barcelone, Valence, Jaen, ou Cordoue et d’y être logé par d’autres volontaires. L’inverse est aussi vrai et j’ai proposé à tous de venir passer quelques jours dans le delta.


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Pour le retour, je devais comme à l’aller, voyager avec Bethany et Paola, qui avait nos billets. Mais nous nous sommes perdus de vue dans Logrono. Et comme j’avais confondu l’heure de départ, quand je suis arrivé à la gare, le train était parti depuis 9 minutes. J’ai donc du prendre un train régional vers Zarragosa puis un autre vers Tarragona. A mon arrivée, Paola m’attendait et malgré la fatigue j’ai passé la soirée chez un argentin avec les volontaires SVE de la ville. Vers 1h du matin, il était temps de prendre ma voiture et retrouver RietVell. Là, une surprise m’attendait sur mon lit.

Une lettre d’Emilie, dans laquelle elle m’expliquait qu’elle partait, qu’elle ne pouvait plus rester ici. Depuis longtemps, elle s’ennuyait, se posait des questions, se sentait loin de sa famille aussi. Depuis quinze jours, elle avait eu la possiblité, dans le cadre du plan de gestion des Antiguas Salinas, d’aller 2 jours par semaines à l’IRTA, l’équivalent de L’INRA, pour apprendre la détermination des invertébrés aquatiques, et participer à un indice biologique de la qualité des eaux du site. Mais, c’est ainsi et mieux vaut respecter les décisions de chacun. Le SVE n’est pas si facile Le statut de volontaire est particulier, il faut pouvoir trouver sa place. Tous les projets sont différents. Ils ne répondent pas toujours à nos attentes au début ou dans le temps que ce soit en termes de taches a effectuer, de personnes avec qui l’on vit ou travaille, de l’endroit ou l’on se trouve. Après Antonio, Emilie donc. Les gens que l’on rencontre, que l’on connaît, ceux qui arrivent, ceux qui partent : la liste est déjà longue. Moi pour l’instant, j’ai parfois l’impression au cours d’une journée que le temps ne passe pas, mais si je regarde les six semaines derrière moi en Espagne, j’ai le sentiment que le SVE file à toute vitesse. Et j’aime ce que je fais ici. C’est sur, que si d’ici fin mars, lorsque Joan va partir, il n’y a pas d’autres volontaires qui viennent à la réserve, ça pourrait être un peu plus difficile de se retrouver tout seul ici : « aislado en el Delta del Ebro ».

Aujourd’hui, Joan a reçu un coup de fil vers 10h, car un des gardes du Parc National du Delta qui bagguait des oiseaux à La Isla de Buda a trouvé dans les filets un Bruant rustique. Ce qui a permis a beaucoup d’ornithologues du Delta de faire un « bimbo » car cet oiseau qui vit dans le nord-est de l’Europe est très occasionnel ici et n’a été vu en Espagne que très peu de fois. Mais comme nous attendions un groupe de 70 collégiens, Joan n’a pas pu aller voir le bruant et ce soir encore il enrageait de devoir peut être attendre quelques années pour qu’une telle occasion se représente. A RietVell beaucoup viennent voir les Marouettes poussin (au moins un mâle et une femelle), qui depuis quinze jours sont visibles à seulement trois ou quatres mètres de distance de nous dans l’observatoire. Les Ibis falcinelles n' étaient eux aussi qu’à quelques mètres, tandis qu’une tortue de floride restait immobile sur un tronc d’arbre et qu’il nous faudra la capturer si tant est que cela soit possible, car elle peut causer des dégats. Nous attendons encore pas mal de passage ici, car c’est la Semana Santa en Espagne et beaucoup de gens sont en vacances. Demain deux volontaires espagnols viennent pour quelques jours vivre à la réserve et huit autres qui par le biais d'un partenariat entre Eroski et la SEO viennent participer a des actions en faveur de l'environnement cette fin de semaine.

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