Des oiseaux et des hommes...

En fin de semaine dernière, j'ai eu la visite de deux Autrichiennes. Anna termine un SVE de 6 mois effectué dans la ville de Logrono. Je l'ai rencontré lors de la semaine à Soto ou elle assistait les animatrices de l'IRJ. Lisa, étudiante en médecine est venue passer une semaine de vacances en Espagne avec Anna. Après deux jours aux Fallas, les fêtes de Valence, elles ont apprécié le calme du Delta, les oiseaux et les ballades en bord de mer qui font défaut dans leur pays.

Au sud du Delta, il y a le Trabucador, comme un un bras de sable sur la mer, plat et long de quelques kilomètres. Les kite-surfeurs l'apprécient pour le vent, qui avec les tempêtes entraine son érosion. L'homme a du intervenir pour assurer le passage des camions transportant le sel depuis la Punta de la Banya. Outre les salines, on trouve ici une zone du Parc naturel strictement protégée, ou vivent des milliers de flamants roses et ou nichent la moitié de la population mondiale de goéland d'Audoin.

Au nord du Delta en revanche, les vents profitent à la pointe du Fangar*. Ils favorisent derrière la plage, la formation de dunes. On peut en faire le tour en longeant les côtes et en passant par son phare, mais il est interdit d'entrer là ou viendront bientôt nicher des centaines de sternes et de mouettes mélanocéphales. L'autre jour, la lumière au coucher de soleil y était magnifique... Sur le Delta, les couchers de soleil le sont presque toujours.


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Samedi soir, Ignasi avait organisé un repas avec les volontaires Eroski venus de toute l'Espagne pour la semaine sainte. Que des Espagnols, voire quelques Catalans. Je fais la distinction pour ne vexer personne. Comme Joan a vendu la mèche, j'ai bien du chanter à la demande générale un court texte en rap français avant que Garazi une jeune basque nous montre quelques pas de danse. En dessert nous avons testé la brioche avec des oeufs durs, tradition pasquale dans la région de Tarragone.

Dimanche matin nous sommes allés dans un des rares bosquet du Delta, en bordure de l'Ebre. Nous avons remplacé des nichoirs à passereaux de l'année passée, par d'autres tout juste fabriqués par les volontaires Eroski. Nous avons aussi enlevé tous les déchets trouvés dans le bois et sur les berges du fleuve, soit plusieurs gros sacs poubelles.


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Ma petite vidéo de l'incendie de Riet Vell a fait son chemin. Ignasi l'a transmise à je ne sais qui, en notant "mira lo que puede hacer un voluntario con un telefono". Finalement elle est mentionnée en première page du site officiel de la SEO et chacun peut aller la télécharger.

En parcourant les routes du Delta on peut voir ici un Balbusard, là une Cigogne noire. Mais, en ce moment, ne serait-ce que sur notre réserve (photo en haut du blog) la diversité est au rendez vous: plus de trente espèces. Pres de la maison quelques fauvettes passerinettes. Dans la lagune on peut toujours voir les Marouettes. Chassé croisé des migrations: le butor étoilé est semble t-il parti, les échasses blanches et les hérons pourprés sont arrivés. Quand les jumelles ne se détournent pas pour regarder passer des barges à queues noires dans le ciel, c'est qu'elles se fixent sur les quelques flamants roses étonnement si proches. Cette concentration s'explique peut être parce qu'autour de nous et dans tout le delta, les futures rizieres sont asséchées. Tout est marron. Le ballet des tracteurs a commencé. Dans leur sillage, on voit presque toujours cinq ou six hérons garde-boeufs profiter des insectes se trouvant dans la terre fraichement retournée. Bientôt il y aura les semences, et puis ils ouvriront les vannes pour inonder les champs et dans trois mois tout sera vert.

En ce début de semaine, nous sommes allés avec Joan à l'Alfacada*. Comme je l'ai déjà dis cette zone du Parc naturel appartient pour moitié a un bon ami chasseur de Berlusconi et pour l'autre à la fondation Territori i Paisatge. Les deux cohabitent dans la gestion du site. La chasse est maintenant belle et bien fermée, et une campagne de baguage a commencé ici. Mais à cause du vent trop fort, les filets sont tombés. Avec des personnes de l'Institut Catalan d'Ornithologie nous avons donc ouvert de nouveaux passages dans les roselières. Nous en avons profité pour arroser les tamarix plantés la semaine dernière par les volontaires Eroski.


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Une famille de Barcelone est venue chercher Margalef. Bien sûr, ils ont flashé sur lui, comme nous autres, comme Jack, qui l'adorait et l'aurait ramener en Angleterre si les mesures antirabiques n'étaient pas si draconiennes. Moi et Joan étions donc tristes de nous en séparer. Mais on ne pouvait plus le garder ici, avec les oiseaux si proches. Joan l'avait déja surpris plusieurs fois avec une poule d'eau dans la gueule. Quant au cricket Egyptien, il a du partir lui aussi. Je ne l'ai pas revu depuis mon retour de Logrono.


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