Cela fait deja quelques jours que je souhaite poster un nouveau message mais les videos ne passaient pas... J'essaie quand meme...
Mercredi 6, on a eu cours d’espagnol. La dame qui fait les cours s’appelle Gaby, elle est suisse et est installée non loin de St Carles de la Rapita qui est je crois avec Amposta, la plus grosse ville du coin. Elles sont toutes deux situées à l’entrée du Delta, qui compte en tout 50 000 habitants.
Vendredi j’ai aussi pu assiter un drôle de spectacle depuis le deuxième observatoire de la réserve. Un busard des roseaux en train de manger un foulque macroule. En plaçant l’objectif de l’appareil photo de mon téléphone portable devant celui de ma petite longue vue Kowa de 1984, je peux vous livrer une video très médiocre de la scène, qui en vrai était claire et incroyable. C’est ce qu’on peut appeler de la téléphonemobilescopie.
Le samedi, c’est la journée de baguage et d’education à l’environnement. Des visiteurs viennent à la réserve et notamment des enfants. Nous, il nous faut aider Christian, le bagueur, a installer les filets dans la roselière tôt le matin et ensuite a aller régulièrement voir pendant la journée si « algunos pajaros » se sont pris dedans. Si tel est le cas, nous les enlevons délicatement et les mettons chacun dans un sac pour les ramener. Ensuite, Christian les bague un par un, en prenant toutes les mesures biométriques et en donnant des explications. Je n’ai pas touché à un oiseau ni même aidé pour le baguage comme l’ont fait les anglais. J’y compte bien mais pour l’instant j’ai préféré observer... quand on sait qu’un passereau pèse autour de 7 ou 8 grammes, il faut prendre quelques précautions. Récolte de la journée : pouillots véloces, une bouscarle de cetti, un martin pêcheur...
Ignasi, qui est le représentant de la SEO dans le Delta, et donc notre responsable, a fait une intervention sur la faune aquatique, et a montré aux enfants comment hypnotiser une écrevisse américaine en lui caressant le thorax. Il s’agit d’une espèce invasive que l’on trouve aujourd’hui dans toute l’Europe. Effectivement ça marche, l’écrevisse finit par ne plus bouger du tout ! Et comme dit Ignasi, s’il était possible de faire la même chose avec les hommes politiques… Le soir des gorgesbleues à miroir, se sont pris dans les filets. Ces oiseaux sont particulièrement durs a observer dans la nature, car ils se cachent dans la végétation basse. Sur le mâle nous avons été supris de constater qu’il y avait déjà une bague du museum de sciences naturelles de Belgique. Quand on pense a tous les kilomètres que sont capables de faire ses petits oiseaux pendant leurs migrations, à tous les pays qu’ils traversent…
Je vous ai déjà parlé de la chouette effraie réintroduite dans le batiment agricole a côté de la maison. Samedi soir Christian a ouvert le nichoir et c’est très probablement un jeune d’une nouvelle portée née autour de la fin novembre qui l’occupe désormais. La mère vivrait ailleurs et viendrait de temps en temps pour le nourrir. Christian a baggué l’oiseau, seul rescapé de trois petits car il y avait aussi un œuf infertile dans le nichoir et qu’un autre jeune a été trouvé mort il y a 10 jours.
Samedi après midi j’ai également pu observer dans la lagune de la réserve le Butor étoilé. Cette espèce est menacée d’extinction au niveau de la péninsule ibérique. Ignasi aussi l’a vu pour la première fois. C’est vous dire !
Je ne vous ai pas parlé du chat qui s’appelle Margalef. Son nom vient de Ramon Margalef, un écologiste réputé en Espagne, qu’Ignasi a eu comme professeur quand il était étudiant. Ignasi demande à chacun qui le ramenera dans son pays. C’est vrai que ce n’est pas très bon, un chat près d’une réserve ornithologique. L’autre jour il nous a suivi pendant notre inventaire des oiseaux. Je ne suis pas sûr que ses motivations étaient les même que les notres.
Cela fait un peu plus d’une semaine que je suis ici dans le delta, et j’ai pourtant l’impression que ça fait plus longtemps. Non pas que le temps ne passe pas, mais la notion de temps est bien différente ici. Comme l’a dit Nathan « Living takes time in the Delta ». En plus, on n’a pas la télévision, ni internet, et comme il y a une bibliothèque dans la pièce de vie commune, on pioche dedans. Bientot je ne serais plus qu'avec Emilie, qui est pour quelques jours a Malaga. Carina est parti a Tarragone aujourd'hui pour prendre l'avion demain a Barcelone et rentrer chez elle en Pologne. Les anglais partiront le 25 et Antonio est parti dimanche « a la francesa » c'est-à-dire sans rien dire… Quand je me suis levé, j’ai constaté qu’il n’y avait plus rien dans sa chambre et Jack m’a dit que tôt le matin il l’avait conduit a la gare d’Amposta. Une énigme ce Antonio, gentil, secret, solitaire. Le doyen de la maison, qui a étudié la biologie. Dommage que je n’ai pas eu le temps de plus le connaître. Dimanche j’ai passé la journée avec lui, on a été à la Isla de buda en vélo. L’allé retour depuis la réserve ça fait quand même entre 40 et 50 km. Nous avons traversé l’Ebre en prenant un bac. D’un coté du fleuve c’est San Jaume et de l’autre Deltebre. Bientôt il y aura un pont pour traverser. Dommage.. le Delta a semble t-il beaucoup changé ces 50 dernières années et je suppose que moi aussi si je reviens un jour, je regretterais pas mal de choses.
Antonio m’a bien dit qu’il avait besoin de prendre l’air le week end, en retrait de la vie a la réserve. Il m’a bien dit qu’il partirait peut être bientôt, d’ici un ou deux mois. Il m’a dit aussi qu’il avait la tête pleine d’oiseaux et qui lui fallait prendre du recul. Mais j’ai su apres qu’une des raisons à ce départ était ailleurs…
Living takes time in the delta...
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